Solitude après la fugue

Il avait fui à toutes jambes, sans s'arrêter, poussé par ses instincts. La peur le gagnait maintenant qu'il avait repri toute sa conscience, si son maître le retrouvait...Il n'osait penser à la suite, il courrait. Il devait partir, le plus loin possible de son ancien domicile...Loin...pour ne jamais le revoir. Il n'aurait pas du fuir, mais c'était fait...Où allait t'il dormir ? Comment allait t'il se nourrir ? Il n'avait rien, il ne savait rien, il était déjà perdu dans cette ville. Il entra dans une ruelle, les ruelles étaient plus petite donc elle était un meilleur endroit pour se cacher. Il s'arrêta, à bout de souffle. Puis s'assit, épuisé, le souffle court. Il devait être assez loin, son maître avait t'il déjà remarqué sa fugue ? Il devait sûrement être en colère contre lui...Un esclave qui avait fui...Si son maître le retrouvait, sans doute mourrait il...
Il resta un moment blotti contre le mur, il avait froid, il n'avait pas d'habits pour l'extérieur, il ne les avait pas pris...Qu'allait t'il faire maintenant ?
Il leva la tête et observa celle qu'il avait toujours aimé observer, la maîtresse de la nuit.

Il était tard maintenant, la lune s'élevait haut dans le ciel, au dessus de ma tête. Je levai mes yeux émeraude vers cet astre magnifique. Mère refuse que je la regarde si longtemps... Je marchai sans me demander où j'allais, mes pieds me guidaient dans cette jungle qu'était la ville. Je suivais les papillons de nuit, ils étaient si drôle! Finalement, j'aboutis dans une ruelle. Un peu sombre, elle sentait la moisissure. Mes pas résonnaient sur le pavé humide.

-Hé oh! Je dit, de ma petite voix candide. Il y a quelqu'uuuun?

Je trottinai dans la ruelle gaiement pour m'avancer dans ce long couloir mystérieux. C'est alors qu'un grand homme sortit de l'ombre. Surprise, j'esquissai un mouvement de recule, me heurtant contre un autre homme. Ils étaient jeunes, 16-17 ans. Le plus grand s'adressa à moi, une voix pleine de hargne et de mépris:

-Eh, la gosse de riche, c'est not' ruelle!

La peur me prit instantanément, mes jambes étaient molles et je tremblais légèrement. Celui derrière moi m'agrippa le bras avec force, ce qui m'arracha un cri. Plus loin, j'aperçus une forme tremblante.

-Au secours! Pitié! À moi! Je hurlais de toute mes forces.À l'aide!

Du bruit…Des pas, des voix…des cris…Qu’est ce qu’il se passait ? Une voix douce…jeune…
Il se redressa pour essayer de mieux voir ce qui se passait, son regard était jaune fauve, comme un loup. Devant lui, deux hommes, légèrement plus âgés que lui, était-ce réellement un problème ? Ils étaient humains…Une jeune fille, très jeune, elle le suppliait, elle avait peur sûrement, très peur.
Un sourire se dévoila sur le visage, il allait l’aider, les deux la ne serait pas un problème, une fois que ce serait fait, elle serait seule face à lui, cette idée lui plut. Il s’avança lentement vers les deux, le premier, celui qui ne tenait pas la jeune fille se tourna vers lui.

-Hey l’hybride, c’pas tes affaires.

Il accéléra d’un coup, toujours sans un mot, prit appuis sur une caisse qui se trouver là et bondit sur l’homme à la manière d’une bête. L’homme surprit ne put évité l’hybride et se retrouva plaqué au sol. Sans perdre de temps, le « loup » s’avança vers sa deuxième cible et envoya son pied dans le flan pour lui faire lâcher la fille. L’homme sortie un couteau, celui qui était a terre c’était déjà relevé. L’homme armé tenta de planter l’hybride, celui-ci ce décala habillement, attrapa le poignet et envoya son coude au niveau du bas du torse, là où la cage thoracique forme un creux, pour couper momentanément le souffle de l’homme. Le dit homme tomba a genoux et lâcha l’arme, que l’hybride récupéra avant qu’elle ne chute avant de l’envoyer derrière lui, dans l’épaule de l’homme qui tentait de saisir la jeune fille et celui-ci recula. Les deux se regardèrent et prirent la fuite.
L’hybride au regard de loup fixa alors la jeune fille avant de s’en approcher.

-Tu voulais que je te sauve ? En échange de quoi ?

Je n'ai pas osé regarder et je me suis boucher les oreilles. Je sentais des mouvements autours de moi, j'avais peur...Tellement peur... L'homme finit par me lâcher. Ayant le bras libre, je reculai jussqu'au mur et m'y adossa. Je tremblais, je fermais les yeux si fort qu'ils me faisaient mal et de petites larmes coulaient sur mes joues. Je savais que la crasse du mur allait gâcher ma robe mais j'avais trop peur pour me soucier d'une futilité pareille! Mes genoux tremblottent, mon coeur bat vite, il me fait mal. Je n'ose pas ouvrir les yeux. Est-ce qu'ils ont blessé l'homme là-bas? Que s'est-t'il passé? J'ouvre un oeil, puis l'autre; L'homme se tient devant moi. En fait, c'est un garçon. Il est jeune mais plus vieux que moi. Après l'avoir regardé longuement, j'ai remarqué qu'il était costumé en loup. Je me suis redressé du mieux que j'ai pu, tremblottant encore un peu.

-Tu voulais que je te sauve ? En échange de quoi ?

-En échange de quoi? Je répétai bêtement. Euh...Je ne sais pas.

J'ai détaché la broche de ma mère de mon corsage, une belle broche en diamant et en or qui forme une colombe, et lui tendis.

-Je peux vous donner ceci pour le moment, mais je sais que comparé à la vie c'est très peu...

En voyant que les deux hommes étaient partis, je lui sautai au cou. Il était si grand, j'ai du me mettre sur la pointe des pieds pour pour passer mes petits bras autour de son cou. J'ai plaqué mon visage contre son torse et j'ai entendu un battement sourd et réconfortant, un peu rapide. Il s'était battu? Je préfère ne pas y penser! Je le serre très fort et ferme mes yeux qui laisse filtrer quelques larmes:

-Ils sont partis...Ils sont partis... Je tentais juste de me convaincre et de me calmer, cherchant le réconfort et la sécurité, les mots sortirent tout seul de ma bouche. Grand frère...

L’observant toujours, la naïveté de la jeune fille l’amusait. Depuis le début il avait bien l’intention que d’avoir plus qu’une petite babiole humaine. Elle était désormais sa proie, elle était seule face à lui, et personne ne viendrait l’aider. Il n’avait jamais eu l’occasion de goûter la chaire humaine, il pensa que c’était une bonne occasion, surtout que les proies les plus jeunes sont souvent les plus goûteuses. Alors qu’il s’apprêtait à s’en prendre à elle, elle se jeta à son cou. Le contact avec elle le calma et ses yeux redevirent jaune/marron. Il retrouva toute sa conscience, et observa la jeune fille.

-Une jeune fille riche comme vous ne devrait pas m’appeler grand frère…

Il resta inactif, ne sachant pas ce qu’il avait le droit ou non de faire vis-à-vis de la personne en face de lui. Même s’il avait fuit, il n’en restait pas moins un esclave, au vu de ses vêtements, elle devait être la fille de quelqu’un de riche, et donc, de puissant. Il tremblait a nouveau a cause du froid, il faisait vraiment froid en dehors...Il allait devoir dormir dans ce froid ?

-Je ne mérite pas tant de considération de votre part…

Quand était il de la lune ? Il n’osait regarder le ciel de peur de mal agir. Etait elle toujours visible ? Ou s’était t’elle réfugier derrière la noirceur de la nuit ?

Son battement de coeur se stabilisa, doucement. J'espèrais ne pas l'avoir gêné par mes agissements trop familiers.

-Une jeune fille riche comme vous ne devrait pas m’appeler grand frère…

Je ne pus m'empêcher de m'exclamer et de le lâcher en réalisant ce que j'avais dit. J'allais le mettre mal à l'aise et il ne devait pas me trouver très polie! Quelle idiote j'ai été! Je n'avais aucune excuse pour un comportement aussi déplacé. J'allais me confondre en excuse quand je l'observai grelotter en silence, les yeux baissés, le pauvre il avait l'air...craintif. Je lui fesais peur? Ce n'était pas mon intention... Je me mordis la lèvre inférieure.

-Pardon...

J'allais poursuivre mais il sembla prendre mon hésitation pour un silence et dit:

-Je ne mérite pas tant de considération de votre part…

Je pris sa main dans la mienne et y déposa la breloque de diamant avant de refarmer sa main.

-Vous méritez beaucoup pour m'avoir sauvé ainsi...

Je fini par réaliser que sa main était glaçée. Je sursautai.

-M-mais vous êtes complètement gelé!

Sans attendre je détachai ma mante bleue et lui passai autour des épaules. J'ajustai le vêtement à sa taille et aggripa son poignet, l'attirant vers la sortie de cette ruelle infernale! Je ne le brusquais pas, il semblait faible et fatigué. J'ai abusé de sa gentillesse en lui demandant de l'aide, si ça se trouve il était blessé. Arrivé à la sortie je me tournai vers lui sans lâcher son poignet gelé.

-Je vais vous amener dans un endroit sauf et chaud, jne vous en faites pas! Je m'occuperai de ça, ensuite vous pourrez retrouver votre famille.

Je lui sourit et l'attira vers le chemin de la maison, que les passants nous dévisage ne me dérangait aucunement, il m'avait toujours regardé ainsi, comme une bête curieuse. Il n'y a ren d'étrange à s'habiller en habit d'époque si cela me tente et il n'y a rien de mal à se déguiser en loup si le coeur nous en dit! Ça m'attristait que les gens ne comprennent pas...ou ne souhaite pas comprendre. En fait, je ne suis pas différente d'eux, je porte des vêtements, rien de choquant, bien que parfois mes flanelles et mes froufrous soient un tantinet encombrant. Sans vraiment m'en rendre compte j'avais commencé à serrer sa main, elle était rassurante, elle se réchauffait doucement. Dans ma tête un mot résonna comme il résonnerait dans une cathédrale.

-Merci..

Syphiel se laissa emmener sans rien dire. Il se demandait pourquoi elle était, ou avait l’air, si attentionné avec lui. Mais où qu’elle l’emmène, tant que c’était loin de son maître et dans un endroit chaud, ça irait. Mais il ne pourrait pas retourner dans sa famille…pour la seule raison qu’elle voulait sûrement sa mort, sa famille. Il ne savait même pas où il était, il ne saurait jamais retourner d’où ils venaient, ni chez son maître. Il avait déjà moins froid avec ce qu’elle avait mit sur ses épaules.

-Je n’ai plus de famille…

Il observa le ciel mais ne trouva pas la lune qu’il y cherchait, sûrement était elle dans son dos, tant pis…il l’observerait plus tard. Il observa les gens dans la rue, il l’observait bizarrement, c’était étrange, car en générale on ne l’observait pas vraiment, quand il était en compagnie de son maître. Peut être était ce justement parce qu’il ne l’était pas…

-Vous n’avez pas a faire tout ca…

-Ce que je fais, je ne le fais ni par devoir, ni par principe. C'est parce que je le veux. Dis-je avec une gravité soudaine, j'était sérieuse. je voulais qu'il le comprenne. Je ne me force pas à vous aider, je veux que vous alliez mieux. Ça me fait plaisir de vous amener chez moi et je n'arriverais pas à me résoudre à vous laisser seul ici! Si vous rester...

J'ai laché sa main et je me suis callé conte le mur et me suis croisé les bras.

-Je reste! Dis-je avec autant de déterminatiion que possible.

C'était d'une impolitesse et ma mère n'en aurait pas été fière, mais je me devais de le faire venir avec moi.

-Je vous ai fait confiance et je vous ai demandé de l'aide, maintenant laissez-moi vous aider et faites-moi confiance à votre tour.

Je le regardais dans les yeux, je l'obligais presque à me regarder je voulais qu'il voit que j'étais sérieuse, je l'étais à un tel point! Je levai lentement le bras et tendit ma main droit devant moi, il n'y avait plus de passants, plus de curieux, juste lui et moi.

-Me feras-tu confiance? Prendras-tu cette main, non pas parce que tu pense que je le veux, mais parce que tu as assez confiance en moi pour le faire? Si je te tend ma main ainsi, la prendras-tu?

Une larme perla sur ma joue, est-ce qu'il allat échouer là où tout les autres l'ont fait? Va-t-il rire ou bien s'enfuir? Osera-t-il faire ce que personne n'a fait? Va-t-il la prendre ma petite main...

Il l’observa longuement et l’écouta. Il était vraiment surprit de cette réaction, pourquoi avoir fait tout ça pour lui répondre ? Et pourquoi lui répondre comme ça ? Il était mal à l’aise…comment devait il réagir ? Il décida de faire ce qu’elle voulait…Elle avait l’air triste…Il l’avait attristé…Mais il n’avait pas comprit pourquoi…Il n’avait pas compris quand il avait fait une faute…Il ne prit pas la main tout de suite.

-Quelqu’un comme vous n’a pas a être dans la rue…Et je dis juste…Que vous ne devez rien a quelqu’un comme moi…Mais si vous le voulez…Je vous suivrez…

Il prit simplement la main. Il avait compris qu’elle voulait absolument qu’il la suive, et même s’il ne savait pas pourquoi, il devait la suivre, il n’avait pas a discuter, il devait obéir…C’était comme ça que les choses fonctionnait…

-Excusez moi…

Il ne voulait pas me suivre...c'était ça. Je l'ai vu dans son regard. Il croyait qu'il le devait...Il l'a prise ma main, mais il avait échoué...comme les autres. J'ai repris mon chemin, lui fesant dos pour lui cacher mes larmes. Je ne perds pas espoir, j'espère qu'il me fera confiance un jour.Je reniflais le plus silencieusement possible, la tête vers le sol. Je fixais mes chaussures emerger de sous mes jupons à chacun de mes pas.

-Nous allons chez moi. Dis-je.

Je pressais le pas sans le vouloir, je n'avais jamais été aussi triste, je ne voulais pas qu'il le voit et se sente triste de Mavoir fait de la peine, c'est moi qui suit trop naïve, je crée des rêve à chaque fois. Cette fois-ci était plus douloureuse... J'ai essayé d'avaler une larme avant qu'elle ne coule, retenir ses petites gouttes de peine était une opération toujours aussi difficile. Il ne fallait pas pleurer, c'était comme baisser les bras! J'allait réussir à lui inspirer confiance et un jour, il prendrait ma main sans hésiter! C'était une promesse que je me fesais à moi, mais que je fesait aussi à Deika...Une promesse faite à mon grand frère il y a deux ans... "Ne baisse jamais les bras, Nana."

-Quel est votre nom? Je parlais sans me retourner, je ne voulais pas qu'il voit que j'avais pleuré. Moi c'est Nana.

Il avait bien sentit que quelque chose avait changé lorsqu’il suivait ses pas. Sûrement était ce a cause de sa réponse. Le plus curieux était qu’elle le vouvoyait. Mais elle ne le regardait plus, il ne ferait pas de remarque la dessus. Elle agissait étrangement, peut être ne savait elle pas qu’il était un esclave…Lui dire ? Ne pas lui dire ? Faire un choix…Il n’en avait pas l’habitude. Mais il décida de lui dire, peut être que sa réaction n’était pas normale pour quelqu’un de libre, mais qu’elle n’avait rien de choquante pour quelqu’un de son rang.

-Je me nome Syphiel…Mais pourquoi vous occupez vous tant d’un simple esclave comme moi ?

Il observa la réaction de la jeune fille, il espérait qu’elle ne l’abandonne pas dans la rue pour cette révélation. Il ne tiendrait jamais dans un tel froid…Mais en même temps, peut être qu’elle savait qu’il était esclave et qu’elle l’emmener pour ça…Peut etre que lorsqu’elle saurait qu’il était en fugue, elle le ramènerait a son maître…La chose qu’il craignait le plus. Mais si elle ne savait pas, se serait abuser d’elle que de ne pas le dire…

Un esclave? Je ne savais pas qu'il en existait encore... En fait... Je pense que j'en ai vu parfois mais que mère me l'a caché. En tout cas, ce garçon était seul, son méchant maître devait le chercher et je n'avais pas envie qu'il le trouve! Il fallait que nous nous rendions chez moi et vite! J'ai hâté le pas, je commençais à avoir peur. Si son maître nous trouvait, il le reprendrait et il lui ferais peut-être mal! Je me mis à imaginer des scènes de tortures atroces, la peur me reprit, encore pire que dans la ruelle, j'ai serré sa main plus fort, sans lui faire mal, juste pour me rassurer.

-On sera bientôt arrivé chez moi, Syphiel.

Je me retourna et lui offrit un grand sourire, un sourire serein et heureux, un sourire de bienvenue.

[Suite chez moi Very Happy

(manoir des Kinomi)]